Les diabétiques sont nombreux. Il y a des millions en France et des centaines de millions dans le monde. Deux tiers de ces sujets sont "inconnus", autrement dit, ils ne présentent pas les symptômes du diabète sévère et il nous arrive a les dépister suite a un contrôle médical ou par l'apparition d'un symptôme lié au diabète. Il y a des maladies qui se manifestent de préférence chez les diabétiques ou chez les sujets en phase de pré-diabète. C'est le cas de la capsulite rétractile ou la raideur de l'épaule. Les diabétiques sont souvent touchés par des raideurs articulaires. La raideur de l’épaule est rencontré dans 3% de la population générale, tandis que chez les diabétiques il s’agit de 3O% ! La raideur de l’épaule peut se présenter sous deux formes : l’épaule « gelée » qui est nommée aussi « capsulite adhésive ou rétractile » et la raideur post-traumatique. Les deux formes sont plus fréquentes chez les diabétiques par rapport à la population de référence, « normale ». La raideur de l’épaule n’est pas la seule maladie présente au niveau de l’appareil locomoteur chez les diabétiques. La présence d’une raideur capsulaire de l’épaule demande un bilan médical à la recherche d’un diabète, surtout en présence des signes cliniques qui peuvent orienter le diagnostique. Il est urgent de consulter votre médecin qui est le premier a être informé et qui vous fera passer des examens de santé et un premier bilan de l'épaule. Théoriquement une simple prise de sang est suffisante pour diagnostiquer le vrai diabète. En pratique, les tests sanguins habituels sont souvent négatifs. Parfois les malades souffrent d’une forme infra-clinique nommé pré-diabète, difficile a diagnostiquer et qui demande des tests plus compliques. Le diagnostique peut être facilité par la présence des signes d’accompagnement ou par d’autres symptômes au niveau de l’appareil locomoteur. Autres maladies de l’appareil locomoteur en lien avec le diabète : 1° La limitation de la mobilité articulaire (les raideurs multiples) 2° La sclérodermie diabétique 3° La contracture de Dupuytren – une rétraction de l’aponévrose palmaire qui entraîne une limitation de la mobilité dans les petites articulation de la main 4° Le syndrome du Canal Carpien est la plus fréquente maladie compressive périphérique qu i réalise un blocage du nerve médian au niveau du poignet. Entre 5 et 2O% des malades avec le syndrome du canal carpien sont porteurs d’un diabète de type I ou II 5° La synovite des fléchisseurs touche les femmes de manière prépondérante. Environ un tiers des synovites des fléchisseurs sont accompagnés par la maladie diabétique. 6° Le syndrome de la main raide décrit par Lundbaeck en 1957 est retrouvé uniquement chez les diabétiques. Il est provoqué par une vasculite ou une inflammation des vaisseaux sanguins de petite taille, en lien avec le diabète. La présentation clinique d’un patient avec une raideur capsulaire de l’épaule est marqué par des douleurs, accompagnés par l’altération de la mobilité et par la détérioration du sommeil. La force du bras est sévèrement diminuée. Les sujets touchés sont souvent obligés a arrêter leur activité professionnelle ou les loisirs, sports préférées, etc. Le bilan initial fait état de l’ancienneté des symptômes et de la sévérité de la raideur. Un score fonctionnel va être effectué, afin de chiffrer l’altération de la fonction articulaire. Le traitement est médical ou chirurgical en fonction de : - l’importance des lésions associés (arthrose, ruptures tendineuses) - l’ancienneté des lésions (le plus une raideur est ancienne, le moins elle est sensible au traitement fonctionnel et la chirurgie est la solution adaptée) - la demande fonctionnelle du patient Dans tous les cas, un traitement médical est proposé en première instance. Il consiste dans un protocole de travail d’assouplissement sous la surveillance d’un médecin rééducateur ou d’un spécialiste kinésithérapeute. Parfois les séances de manipulation ou ostéopathie donnent des excellents résultats. En absence de réponse au traitement conservateur il est proposé un geste de libéra tion capsulaire sous arthroscopie. Cet acte nécessite une hospitalisation de 24-36 heures dans le Service et une anesthésie. Le but du traitement arthroscopique est de libérer les adhérences articulaires et autour de la capsule, parfois de réaliser une section de la capsule articulaire rétractée, geste connu sous le nom de « capsulectomie radiaire » ou « circonférencielle ». La réalisation d’un tel geste est accompagné par une prise en charge post-opératoire avec des séances de rééducation et assouplissement qui débutent les soir même de l’intervention. Le contrôle de la glycémie est obligatoire avec un traitement médical adapté afin de garder le diabète sous contrôle médical. Des résultats stables sont obtenus en général après six semaines mais la situation de l’épaule opérée s’améliore encore jusqu’au sixième mois après intervention. Le travail du patient et sa motivation sont essentielles pour obtenir un résultat bon et stable dans le temps. La qualité de vie est améliorée rapidement après chirurgie car la mobilité est supérieure et la possibilité d’effectuer plus avec le bras est évidente. Ref: Scarlat, M. M.; Goldberg, B.A; Harryman, D.T.II - J. Muscusculoskel Med.(Boston) 2000 ; 1 7 : 484- 498 “Frozen shoulder in diabetic patients: Handle with care” Auteur : Marius Scarlat
La section commentaire est fermée.
|
AuteurÉcrivez quelque chose à votre sujet. Pas besoin d'être fantaisiste, juste un aperçu. Archives
Février 2015
Catégories |